Dons du chef de l’Etat et développement des infrastructures au Tchad : attention aux supercheries.

Publié le par Albissaty

 

La propagande du régime concernant le développement des infrastructures au Tchad commencent à irriter de manière vraiment grave. Il semble que cette radio communautaire du régime, qu’il appelle pompeusement télévision tchadienne, n’a d’autre sujet que le soi-disant développement des infrastructures au Tchad et autres chansons à la gloire du locataire du palais rose.


Le chef de l’Etat et son ministre chargé des infrastructures se relaient au petit écran pour nous faire passer leurs supercheries, si ce n’est pas la première dame qui se pointe de temps à autre à la même télévision pour miroiter ses états d'âmes de « dame-bienveillante » à l'égard des " bambins» que nous sommes.

Nous serions vraiment contents si seulement ce qui se passe dans notre pays est vraiment une œuvre d’hommes tchadiens qui ont pris conscience du retard de notre chère patrie. Nous l’avions dit, et à maintes reprises, qu’il y a parmi nous, des hommes et des femmes qui n’ont pas choisi le chemin de l’opposition pour le plaisir de s’opposer. Beaucoup parmi nous, les opposants, sont animés d’une volonté d’un changement positif dans notre chère patrie. Par conséquent, si réellement une bonne volonté de changement de comportement chez nos dirigeants apparaisse de manière visible et honnête, eh bien, beaucoup d’opposants prendront le chemin du retour.

Mais malheureusement, ces dirigeants, à compter du président jusqu’à ses bouffons, ne font rien pour inciter ceux qui veulent rentrer au pays pour s’occuper de leur propres affaires. Au contraire, chaque jour qui passe nous confirme que nous avons bien le devoir de résister à ces malfrats dans des costumes d’hommes d’Etat.

Pour revenir à la question du développement des infrastructures au Tchad, il n’est point un mystère pour un écolier de N’Djamena de comprendre que ces soi-disant investissements qui rentrent dans le cadre du « mandat social » du président, ne sont en fait, que des astuces pour soutirer de l’argent aux donateurs pour garnir les comptes des dignitaires du régime. A l’exemple de l’hôpital de la mère et de l’enfant qui est financé par l’Arabie Saoudite dont le budget de construction était grandement ciselé pour aboutir à un bâtiment d’une valeur largement en deçà de celle initialement prévue.

L’autre exemple de gangstérisme d’Etat qui se pratique sous les cieux du pays des Saos est celui d’un certain nombre de bâtiments dont les coûts de construction annoncés à grand pompe, mais qui se lézardent trois mois après les travaux de finition.

Nous avons aussi été témoins d’une de ces « kermesse du désordre » à N’djamena, lors de l’inauguration de l’avenue de « trente mètres ou chari talatine, en arabe » et qui est dénommé rue du « général Ali Brahim » après le bitumage.
Pendant que le président Deby coupait le ruban symbolisant le début de l’inauguration de la rue, la SNER, l’entreprise qui a réalisé le bitumage, a envoyé une équipe pour faire des travaux de réfection à l’autre bout de cette même rue. Inutile de dire que pendant la canicule, le goudron se colle aux pneus des bicyclettes. Mais, bref, n’avons-nous pas appris que lors d’une pluie, de cette année même, que la route nouvellement asphaltée et qui n’a pas encore été réceptionnée était détruite ?

Nous avons assez d’être abreuver de cette sauce affreuse qui répugne même les cochons. Visite d’un chantier ou inauguration d’un édifice quelconque et surtout des « dons » que le chef de l’Etat et son épouse annoncent sans vergogne aux oreilles du monde entier. « Dons » à la population d’un tel arrondissement ou un village quelconque. « Dons » des châteaux d’eaux, ou d’un groupe électrogène à une ville ou une bourgade tchadienne. On dirait que le locataire du palais rose n’est pas le président des tchadiens mais c’est un émir arabe en visite au pays des Saos juste pour faire ces dons.

En réalité, c’est grâce à ces « dons » et autres constructions des infrastructures que les caciques du pouvoir se sont honteusement enrichis. Le ministre de l infrastructure est l’un des plus riches au Tchad. Plus riche que lui serait peut-être le chef de l’Etat lui-même ou le Daoussa national ou même ex aequo.
Sans parler du clan au pouvoir, même ses bluffeurs et autres charognards qui voltigent autour de lui sont devenus subitement riches. D’où vient-elle cette fortune ? Du ciel, par la grâce du tout puissant Allah, et tout d'un coup ? Allah ne donne jamais la richesse sans que l’intéressé ne fournisse un effort conséquent et surtout pas de manière subite.

Au début, les hommes du pouvoir « réceptionnaient » les recettes de l’Etat directement chez-eux. Ils les transféraient à l’extérieur sans prendre la peine de chercher à savoir que dans ce pays, il y a aussi des hommes qui peuvent se demander sur l’utilité d’un régime qui ne fait rien, mais dont les caciques deviennent de plus en plus riches au milieu d’un océan de misère.

Viennent les critiques acerbes, mais objectives de l’opposition armée et ses sympathisants de la diaspora qui ont démontré à la face du monde que le président actuel n’a non seulement rien fait depuis son accession au pouvoir, mais ce qui fonctionnait avant lui s’est arrêté. C’était pour cela que l’on remarque depuis peu que le régime, pour détourner l’attention de l’opinion nationale et internationale, il invente cette astuce : « la construction des infrastructures ».

Une preuve ? Prenons le cas de la télévision. Cette boite de la honte nationale, au début, diffusait ses programmes seulement quelques heures par jour. Grace aux attaques successifs de la Résistance nationale, le régime était obligé de la laisser tourner toute la journée dans le but de faire passer ses communiqués de « victoire » contre les « mercenaires » que nous sommes.

Après l’accalmie sur le terrain de bataille, le régime a pris goût à cette auto-publicité et a décidé de combler le vide constitué par l’absence des communiqués de guerre par des programmes pour imbéciles qui passent en boucle durant toute la journée, y compris les chansons. Exactement comme les prières des musulmans : matin, midi, après-midi, crépuscule et le soir ( soubh, dhouhr, asr, maghrib et ichaa).

Et donc, qu’on cesse de nous prendre pour des idiots en nous racontant ces genres des supercheries. Qu’on respecte notre mentalité d’hommes adultes et psychologiquement bien portants.

Publié dans Actualité

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S
Oui, mais que faire. les chose sont si mal parties au tchad qu'il est presque impossible d'arranger quoi que se soit. en tout cas j'admire votre analyse
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