Loi 001 : La Banque Mondiale ne doit pas fléchir.

Publié le par Albissaty

Loi 001 : La Banque Mondiale ne doit pas fléchir.

16-01-2006

 

Selon des indiscrétions, le régime de Deby voudrait faire marche arrière quant à son coup de force financier contre une disposition des accords conclus avec la Banque Mondiale concernant les revenus du pétrole tchadiens. Les mêmes sources affirment que le président tchadien cherche une issue honorable de cette crise quitte à renégocier la loi 001 concernant le pourcentage à verser dans un compte spécial au profit des générations futures.

 

Le problème des tchadiens, au cas où la Banque Mondiale fait, à son tour, marche arrière et renégocie avec le président Deby cette close pour lui offrir cette chance d’avoir de l’argent frais, resterait intact. Car, tout le monde sait, la Banque Mondiale en premier lieu, que cette argent réclamé avec véhémence par Deby ne servira jamais à améliorer les conditions de vie des tchadiens.

 

Aussi, s’il est vrai que la plupart des tchadiens trouvent que leur pétrole était bradé, au vu du comportement du président avec qui ils ont fait connaissance avec sa gestion des ressources nationales avant l’exploitation du gisement, les mesures de la Banque Mondiale quant à la gestion des revenus du pétrole leur ont apporté un certain réconfort.

 

En effet, sur la totalité des recettes que notre sous-sol a offertes, notre pays n’en perçoit que 12%. Avant et Pendant l’exploitation de cette ressource, plusieurs voix se sont levées pour dénoncer l’escroquerie dont le seul responsable est Deby, parce qu’il est pressé d’avoir de l’argent pour perpétuer son règne. Et donc, il a accepter toutes les conditions de la Banque Mondiale même les plus contraignantes en terme de souveraineté.

 

Aujourd’hui, cet homme aux abois, nous invite à ces genres de mascarades patriotiques dont il a seul le secret : souveraineté d’Etat. Où était-elle cette souveraineté au moment des discussions des accords avec les institutions internationales ? Pourquoi veut-il faire passer notre patrie pour un Etat prostitué qui n’a aucun engagement à respecter ? Pourquoi n’a-t-il pas consulté la Banque Mondiale avant d’entreprendre cette démarche qui consiste à abolir cette loi, unilatéralement ?

 

La Banque mondiale, quant à elle, doit se poser plusieurs questions avant de fléchir, et surtout, elle doit savoir que son seul interlocuteur est le peuple tchadien pour les futures générations de qui elle a imposé que 10% du revenu du pétrole soit épargné.

 

Dire que seul le sort des dix pour cent des revenus du pétrole qui intéresse la Banque la Mondiale n’est pas un comportement qui rassure les tchadiens qui aspirent à une action beaucoup plus prompte de la part de l’institution internationale.

Non seulement il n’est pas question de livrer les 10% à Deby, mais les tchadiens réclament leur argent qui est déjà parti pour financer les rebelles soudanais du Darfour, l’entretien des lobbies étrangers et autres organisations maffieuses.

 

Les tchadiens réclament leur argent mis dans des comptes à l’étranger, dans l’achat des armes en Russie et en Ukraine, dans l’achat des villas en France, dans la construction des châteaux de milles et une nuit a N’djamena, dans l’achat des véhicules tout terrain et   autres porches et hummer et les cheerleading (en arabe tchadien :tchakat) avec des billets de dollars d’euros et des pièces d’ors lors des cérémonies de mariages et autres soirées de gala.

 

Bien entendu, nul n’est contre la souveraineté de sa patrie, mais cette souveraineté qui consiste à dépenser les deniers publics de la sorte, personne n’en veut. Ici, l’argument de souveraineté ne marche pas.

 

La Banque Mondiale, nous ne le répéterons jamais assez, ne doit remettre aucun kopeck à Idriss Deby dont on sait d’avance les intentions. Elle doit se rappeler que la société civile tchadienne dans toute sa diversité, Syndicat, Imams, évêques et pasteurs étaient venue a Washington en 2001 rencontrer  le président de la Banque Mondiale et d’autres institutions américaines pour exprimer leur  soutien conditionné au projet.

 

Et donc, toute révision de ces accords doit au préalable avoir le consentement du peuple tchadien représenté par ses différentes organisations de la société civile.

 

Albissaty Saleh Allazam

 

   Contexte:

Cet article fait suite à celui de « La loi 001 et l’opposition tchadienne ». Il faut dire qu’après les critiques acerbes des camarades, j’ai été amené, malgré moi, à revoir ma copie. Histoire de calmer les amis, mais sans conviction. J’avais tenté donc de concilier et ma position personnelle selon laquelle la Banque mondiale ne doit pas s’ingérer dans la gestion de mon pays et en même faire plaisir à mes camarades qui voient les choses autrement. C’est un exercice très difficile comme il apparait dans le texte.

 

 

 

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